Approche collective S’engager dans l’écoconception
Dans le cadre d’une table ronde animée par le CNPH* durant le dernier Salon du végétal, trois entreprises ont témoigné de leur expérience. Très mobilisateur, le sujet a séduit les visiteurs.
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Pendant des années, l’écoconception a progressé à pas de loup. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui ! En horticulture comme ailleurs, l’heure est à la conception de produits qui respectent l’environnement et les principes du développement durable. En pratique, « cela oblige les entreprises à des approches de compromis », a expliqué Olivier Messager lors de la table ronde organisée le 13 septembre au Salon du végétal par le centre de formations horticoles CNPH-Piverdière, à La Ménitré (49).
La table ronde a réuni (sur la photo de gauche à droite) : Olivier Messager (cabinet O2M conseil), Stéphane Salmon (directeur du CNHP), Angel Rodriguez (directeur de Bioplants), Pascal Renaud (gérant de Pépinières Gigquiaud), Till-Emmanuel Guénin (responsable achats « végétaux extérieurs » chez Botanic), Pascal Prat (directeur de Fleuron d’Anjou) et Philippe Cohu (PDG de Soparco).
Adapter la méthode d’analyse du cycle de vie
Fondateur du cabinet O2M conseil, à Cesson-Sévigné (35), spécialisé dans l’accompagnement au développement durable, Olivier Messager avait déjà été sollicité par le CNPH. C’était en septembre 2021, déjà pour une « Matinale du végétal » mais sur le thème de l’empreinte carbone.
« À la suite de cette rencontre, précise Frédéric Sérusier (CNPH), certaines entreprises ont voulu aller plus loin et travailler collectivement sur une adaptation de la méthode d’analyse du cycle de vie et du bilan carbone au secteur horticole. Nous avons constitué un groupe ad hoc qui compte aujourd’hui dix-sept entreprises. »
Ce travail collectif devrait donner lieu à une restitution dans quelques mois. Mais lors de la table ronde, trois de ces pionniers ont partagé leur expérience d’entreprise : la coopérative Fleuron d’Anjou et Bioplants, aux Ponts-de-Cé (49), et Pépinières Gigquiaud, à Saint-Lyphard (44).
Un travail de vulgarisation auprès des clients
« Dans le cadre de notre politique RSE, nous avions déjà un volet “impact environnemental” dans notre démarche RSE** mais l’écoconception permet de le pousser plus loin. Elle intègre des critères qui sont liés à l’analyse complète du cycle de vie de nos produits et à sa compatibilité “carbone” générale », a témoigné Pascal Prat, directeur de Fleuron d’Anjou, avant d’expliciter son propos avec l’exemple de plants en motte présentés dans un carton recyclable. « Pour ce produit, nous avons travaillé sur la composition du terreau mais aussi sur des données liées à sa production. Nous avons eu la même approche pour le contenant. L’écoconception va très loin dans la collaboration, la coconstruction. Aujourd’hui, il nous reste un travail de vulgarisation à faire auprès des clients et des consommateurs finaux. Toute la difficulté va être de trouver les bons arguments », remarque-t-il.
Un sujet qui concerne toute la filière
Lame de fond, l’écoconception ne mobilise pas seulement la production mais bien tous les maillons de la filière.
L’enseigne Botanic, intervenante à la table ronde, l’a rappelé pour la distribution. Concernant les contenants en plastique, « nous travaillons plusieurs axes », a illustré pour sa part Philippe Cohu, PDG et responsable de l’usine Soparco à Chaingy (45). En particulier, l’entreprise cherche à augmenter la part du plastique recyclé postconsommation : « Nous misons également sur l’injection et la réduction du poids des pots et autres contenants. C’est un sujet pour lequel il y a déjà eu des progrès. En dix ans, il a déjà baissé de 30 à 40 %. »
*CNPH : Centre national de promotion horticole.
**Responsabilité sociétale des entreprises.
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